Au fur et à mesure qu’on vit on gagne en expérience, mais en même temps les occasions d’apprendre se font de plus en plus rares. Après la quarantaine, la tentation est grande de se reposer sur ses acquis, tout en oubliant que le monde a changé et qu’une nouvelle génération arrive en changeant les paramètres. Les changements de société, ses codes, ses mœurs et ses lois, sont si brutaux qu’une personne s’étant retirée du monde pendant une quinzaine d’années devrait tout réapprendre. Le syndrôme de l’homme « verrouillé » est une maladie latente qui s’attaque à l’ouverture d’esprit, mais le vaccin existe…
Troisième partie : La situation particulière de l’homme divorcé ou séparé
(suite de la deuxième partie)
Notre jeune homme, ayant grandi et fondé un foyer, peut-être avec des enfants, ayant acquis des lourdes responsabilités, vient de divorcer ou de se séparer après de nombreux années de vie en couple. Il se retrouve face au monde avec une nouvelle solitude dont il n’a pas d’expérience précédente.
Qu’il veuille « refaire sa vie », échapper à sa solitude ou simplement renouer avec son passé aventurier, la attitude « normale », « à cet âge là», est de se tourner vers les femmes de sa tranche d’âge. Bien que possédant les mêmes codes sociaux et sexuels que lui, il se rend vite compte que parmi les femmes plus ou moins disponibles, le choix est restreint. Et ce choix se fait plus difficile à mesure qu’on avance en âge. Si ses goûts sont raffinés ou délicats, il sera tenté de faire la transgression et de se tourner vers de femmes beaucoup plus jeunes, mais la communication, la différence de codes, risquent de faire défaut et la pression sociale constituer un obstacle insurmontable.
C’est là que se trouve la solution chère à Lestat le vampire. Une ouverture d’esprit lui permettant de reconnaître, chez des hommes plus jeunes que lui, la maîtrise d’une réalité insaisissable, lui permettra de comprendre et de traverser sans encombre cette crise d’adaptation dont souffre le combattant qui revient au champ de bataille après une longue désertion.
Cette « régénération » beaucoup d’artistes du show-biz l’ont comprise. Pour exister dans la société, pour exercer leur métier, avoir du succès jusqu’à un âge avancé, ces vieux-routiers de la transgression sociale, doivent cohabiter avec des jeunes. Ils connaissent les codes sociaux, ils palpitent avec la réalité, ils vivent dans la séduction. Il n’est pas rare de voir des hommes de 60 et plus, vivre ou se marier avec des femmes de 25 ou moins.
Car, la quarantaine, a fortiori la cinquantaine, que l’on considère comme le trésor abritant tous les talents, toutes les connaissances et toutes les expériences, n’est souvent à l’égard de nouveaux codes sociaux, de nouvelles modes, de nouvelles lois, de nouveaux mœurs, qu’un réservoir de certitudes et des gestes à l’efficacité incertaine, une gigantesque base de données dont il est difficile de faire le tri entre les données utiles et ceux qu’il faudrait mettre à jour.
Si notre homme, déjà mûr et expérimenté ne fait rien, et qu’il démissionne de la lutte, assis sur ses acquis, tout s’aggrave pour lui. A partir de la quarantaine, la ringardise guette, la bornerie s’installe. L’homme « verrouillé » s’installe dans une atrophie sociale précurseure de la mort… ou pire, de l’ennui !
Le désarroi de l’homme mûr :
- L’apprentissage de la vie
- La mémoire de l’humanité est courte
- La situation particulière de l’homme divorcé ou séparé
- La particularité des dernières décennies sur les relations entre les sexes