Refaire sa façade peut être l’occasion d’isoler sa maison par l’extérieur. Cette technique, longtemps délaissée en France, connaît ces dernières années un regain d’intérêt.
Idéal pour isoler votre maison dans le cadre de la rénovation ?
Refaire l’isolation thermique de sa maison en passant par l’intérieur nécessite de vider la pièce, d’ôter le doublage (carreaux de plâtre, briques ou plaques de plâtre), puis de poser l’isolant. Si vous augmentez l’épaisseur par rapport à ce qui existait précédemment (c’est généralement le cas, vu les exigences thermiques actuelles), vous perdrez de la surface habitable et vous aurrez du mal à traiter les ponts thermiques, notamment dans le cas d’un plancher béton.
L’isolation thermique par l’extérieur constitue donc une alternative très intéressante. Les travaux se déroulent comme un ravalement traditionnel, avec un échafaudage. Les intervenants ne mettront pas les pieds à l’intérieur du bâtiment et la surface habitable ne sera pas modifiée !
Une isolation performante
L’isolation thermique par l’extérieur permet en outre de traiter des problèmes supplémentaires. La liaison entre les planchers et les murs constitue en effet un pont thermique, c’est-à-dire un point de déperdition énergétique. En construction neuve, on traite cette difficulté par un rupteur, généralement en polystyrène, placé en rive de plancher. Mais en rénovation, cette solution est impossible, à moins de démonter l’ensemble de la structure. En isolant par l’intérieur, on ne réglera pas cette question, puisque l’isolant s’arrêtera au niveau du plancher intermédiaire. L’isolation thermique par l’extérieur, elle, vient à bout de ce pont thermique, puisqu’elle est continue du toit jusqu’au sol.
La limite de cette technique se situe en pied de bâtiment. L’idéal serait d’enterrer sur plusieurs dizaines de centimètres l’isolant le long du mur de soubassement, pour assurer une isolation continue. Mais en rénovation, cela alourdira considérablement la facture et générera des travaux lourds, qui feront perdre de son intérêt à l’ITE. On choisira généralement d’arrêter l’isolant à une quinzaine de centimètres du sol. Mais dans ce cas, la partie basse non isolée constituera à son tour un pont thermique.
Des travaux techniques
L’ITE est complexe. Il faut déterminer le mode de fixation (chevillage, collage) de l’isolant le plus adapté à la nature du mur et à l’exposition au vent de la façade. Il faut également traiter les points singuliers. Par exemple, en haut de mur, il peut être nécessaire d’augmenter le débord de toiture pour recouvrir l’isolant. Les retours au niveau des fenêtres ou le maintien des volets battants constituent aussi des obstacles que le professionnel devra traiter avec intelligence. Il est donc recommandé de s’adresser à quelqu’un d’expérimenté et / ou de formé à cette technique.
Quel isolant ?
Il faut choisir un isolant spécialement conçu pour une application en extérieur. Le polystyrène expansé, la laine de verre et la laine de roche, le polyurethane sont déclinés pour l’ITE. On trouve également des solutions en laine de bois. Reportez-vous à la notice du fabricant pour connaître le pouvoir isolant de ces différents matériaux.
Quelle finition ?
Toutes les finitions sont possibles sur une isolation thermique par l’extérieur. En appliquant une toile sur l’isolant, il sera possible de l’enduire ou de le peindre. Mais vous pourrez également choisir un bardage. L’ossature servira à la fois à positionner l’isolant et à fixer le bardage, comme dans une isolation par l’intérieur avec finition en plaque de plâtre.
L’ITE ne pose aucune difficulté sur les façades récentes, dépourvues d’éléments décoratifs. Mais la question est prégnante pour les bâtiments plus anciens, avec des modénatures en façade présentant un vif intérêt architectural. Les bandeaux, corniches et autres rosaces en polystyrène sont d’une grande utilité pour isoler par l’extérieur ces maisons de caractère tout en recréant les décors initiaux et en conservant ainsi l’originalité de la façade. Cette solution laisse encore sceptiques les puristes du patrimoine bâti. Il est certain qu’elle nécessite des modénatures de très bonne qualité, qui reproduisent à l’identique l’apparence des éléments anciens.
Quelles contraintes ?
L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est soumise à une déclaration préalable en mairie. Si votre maison est isolée sur son terrain, pas de problème. Mais le débord sur la voie publique nécessite une autorisation spéciale. Attention également aux problèmes de voisinage, notamment si vous devez passer par le terrain mitoyen.
Enfin, comme pour toute façade, les nuanciers et les coloris sont soumis au plan local d’urbanisme.