Jérôme Berger, Philippe Thoinard
03/06/2016
Il transpire, saisit, s’éponge, râpe, dresse, envoie. Elle dirige la salle, sourit, touche au cœur. Ils demandent s’ils pourraient avoir une table : « peut-être à 14h15 ». Elle respire : elle a une place au comptoir. Il passe comme ça saluer ses amis, il reviendra… Eux, ce sont Giovanni Passerini (ex-chef de Rino), Justine Passerini, des cravatés du quartier, un joli minois, Simone Tondo (ex-chef du Roseval), la bande de l’Entrée des Artistes (IXe), des Deux Amis (XIe), du Chateaubriand (XIe)… Ça vit, dans ce restaurant d’angle, sobrement décoré au goût de l’époque. Au bar de l’entrée, dans la cuisine ouverte et à table donc, mais aussi dans les assiettes. Tour à tour, alertes, douces, sensibles… Langue de veau snackée, tomates, fromage frais di bufala et anchois – pétaradant –, pâtes casarecce, asperge verte, turbot et origan – délicat et addictif –, gigot d’agneau, épinards et pois chiches aux épices – précis, plus sage –, tartelette ricotta et fraise – délicieusement aigre-doux. Les vins suivent, dans l’air du temps, natures bien sûr. Et nous, nous on reviendra, en courant.